"La souffrance de l'emprisonnement réside dans le fait que l'on ne peut, à aucun moment, s'évader de soi-même." Abé Kôbô

 

 

 

 

Mon avis : 

Il est toujours difficile de chroniquer un recueil, et celui-ci en particulier tant je m'y sens impliquée. Je vous invite à vous le procurer pour diverses raisons. En achetant PHOBIA, vous aidez ELA, l'Association Européenne qui lutte contre les Leucodystrophies. Vous pouvez découvrir la plume de 14 auteurs sur un format court - "Le sachiez-tu ?" la triskaïdékaphobie est la peur du nombre 13 - et le thème de la phobie est tellement intéressant et varié. La couverture est juste sublime, non ? Vous ne vous fâchez pas avec votre banquier pour un prix si mini (5 €) et vous pouvez même en offrir à vos proches. Et vous risquez juste de prendre beaucoup de plaisir à la lecture, tout comme moi. "Aucune raison de se priver, donc." comme dirait mon ami Yvan (son avis sur PHOBIA ici).

 

La peur est notre réponse naturelle face au danger.

Mais pourquoi en redemande-t-on ?

Voici quelques réponses ;) 

 

Nicolas Beuglet :

Promenons-nous dans les bois, mais je vous préviens avec Nicolas Beuglet, le chemin est parsemé d'embûches...

"Au crépuscule, la forêt se nimba de teintes brûlantes dans une dernière explosion de lumière avant que la pénombre n'envahisse la montagne."

 

Jean-Luc Bizien :

Comment parler de cette nouvelle sans divulgâcher la chute, juste impeccable ! Ce n'est pas possible, alors je laisse mon jeu de mots au placard et vous invite à vous en régaler tout simplement.

"Il laissa dériver son regard sur les toitures couvertes d'une épaisse couche de neige, sur la rue où le ballet des voitures laissait des cicatrices boueuses, comme autant de bourrelets cicatriciels sur l'écume d'hiver."

 

Armelle Carbonel :

Toujours bouleversée par les mots d'Armelle. Son côté Baudelaire-Edgar Allan Poe qui me chavire ! Et ce petit clin d'oeil à Criminal Loft...

"Les ombres dansent sur l'empire liquide soumis à la fragile pâleur lunaire."

 

Sonja Delzongle :

Encore une fois, je trouve que Sonja a un univers très Wachowskien (j'en parlais déjà après la lecture de "Quand la neige danse"), je ne peux qu'être conquise, mais je le suis également de sa plume et de cette faculté de nous rendre empathique. 

"Il était le résultat d'une obstination commune, d'un combat, d'un défi aux lois bien souvent peu en adéquation avec les sentiments humains."

 

Damien Eleonori :

Quand les peurs ancestrales et enfantines prennent corps ! Quand l'auteur qui a porté ce projet haut la main, dissèque notre plus grande phobie à travers ses mots. 

"Les secondes semblent interminables. Jusqu'à ce que le claquement du pêne sonne le glas. Un infime rai de lumière subsiste au travers du trou de la serrure, avant de disparaître."

 

Johanna Gustawsson :

Une phobie courante mais finalement méconnue voire taboue. Merci Johanna, surtout vu le contexte d'écriture ;) 

"La voix de l'homme était aussi lasse que son sourire. Traînante, comme un baiser baveux sur la joue, ou sur les lèvres."

 

Nicolas Koch :

Quand la psychologie rencontre la science, la raison s'affole pour notre plus grand plaisir ! 

"On peut avoir peur de n'importe quoi, même de la chose la plus insignifiante."

 

Mickaël Koudero :

Une nouvelle style Band of Brothers. Percutante ! 

"Chaos émotionnel et visions parcellisées. Un long fondu enchaîné déverse des images sous les plis soucieux de son front."

 

Chris Loseus :

Un hommage à Stephen King et au Rock ! Un mélange détonant et effrayant, réussi ! 

"Besoin de musique, envie ! Envie de ce morceau magistral de Bono, vous savez, ce duo avec Mary J. Blige. Ce truc qui vous emporte et qui vous rend fou."

 

Ian Manook :

L'humour... noir est bien représenté ici ! C'est du Audiard ? Oui mais pas que ! C'est surtout du MANOOK, et on en redemande tant il maîtrise les genres, les formats etc. Exquis ! 

" - Merci pour ta compassion, Maurice, mais pousse pas le bouchon trop loin, tu veux ?"

 

Eric Maravélias :

Je découvre enfin la plume de mon Chef Chef adoré (appelé Dieu par les autres archanges du Trophée Anonym'us) et qu'elle est divine ! Sublime ! Coup de JE T'AIME pour cette nouvelle. 

"J'ai froid, souvent. Mais c'est un froid intérieur. Comme un trou dans mon âme qui laisserait passer le vent. Un vent fou. Dément."

 

Maud Mayeras :

Coup de coeur pour cette histoire. Surprenante, déroutante, instructive, empathique... 

"Tu imagines son coeur frétiller comme un poisson à l'intérieur. Son coeur qui bat trop vite, par habitude, comme si elle rougissait sans cesse et qu'elle s'émerveillait un peu trop du monde."

 

Olivier Norek :

Quand la réalité dépasse la fiction...

"Il sait qu'il va rentrer dans l'Histoire, même s'il aurait préféré laisser un autre héritage."

 

Niko Tackian :

Chat fait vachement peur quand même, surtout en fin de recueil !!! Ah c'est le but ? ;) 

"Il y avait dans l'air une moiteur grasse qui vous collait à la peau comme une croûte de sang séché."