"[...] ces êtres humains qu'une différence génétique condamnait dès leur naissance au pire des destins, ici même, dans leur Afrique natale."

Mon avis : 

Après "Quand la neige danse", où je découvrais et succombais à la plume envoûtante de l'auteur dans un contexte hivernal et glacial, me voilà à nouveau avec Hanah Baxter dans un climat plus chaud, limite suffocant. Non pas par le fait qu'elle quitte son home sweet home new-yorkais pour Nairobi, capitale du Kenya. Mais surtout parce-qu'elle va fouler une terre, théâtre d'opération révélant le massacre des albinos. 

"Elle n'était pas vraiment ce qu'on appelle "un canon" ou "une bombe" - surprenant, tous ces termes d'artillerie lourde, juste pour décrire une belle femme."

Je renouvelle mon amour pour cette particularité dans l'écriture de Sonja Delzongle, cette impression de ressentir son âme et y ajoute avec Dust, cet incroyable talent narratif. Celui de nous parler des pires horreurs sans que l'on ne ressente une envie de fermer immédiatement le livre et ne plus y revenir afin de nous préserver, même avec un sujet si réel. Elle a ce côté instructif - très addictif - qui élève nos consciences et nous pousse à finalement plus d'empathie que de haine. Ce que je retiens de cette histoire - ô combien intolérable - c'est toute l'émotion qu'elle véhicule. 

Avoir déjà conscience de ce génocide en abordant cette lecture, ne nous épargne pas pour autant mais nous éclaire davantage. Je ne peux que remercier Sonja qui - comme Nicolas Lebel avec De cauchemar et de feu ou Ian Manook et son Mato Grosso, plus récents - nous parle de SA rencontre avec cette terre sauvage et fascinante. Livrée sans mensonge, sans fard et qui personnellement me touche davantage car elle exsude de sincérité.