"L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire"

Mon avis : 

Je dois dire que depuis son dernier roman "Le crime du comte Neville" je retrouve mon grand enthousiasme à lire un de mes auteurs préférés. J'ai toujours plaisir à la lire mais davantage quand elle insiste sur la fiction, sur des personnages imaginés, sur la mise en lumière des sentiments, sur la façon de percevoir les autres. Je trouve qu'elle excelle dans cet exercice et je suis totalement conquise par cette nouvelle démonstration. 

L'art de l'accroche est incontestable également, quand souvent les résumés sur les quatrièmes de couverture en disent trop, ici on pourrait penser le contraire, mais de mon point de vue elle en dit juste assez pour garder le côté mystérieux et je conçois que son nom à lui seul permet cette particularité, pour moi il est gage de qualité.

Une plume unique, incomparable, truculente, savoureuse. On se délecte de sa plume qui nous apporte la même ivresse que si l'on buvait du champagne à jeun. Riquet à la houppe est un conte populaire dont la version la plus connue est celle de Charles Perrault. Notons qu'Amélie avait déjà excellé en reprenant Barbe Bleue (Charles Perrault là encore) lors de son 21ème roman en 2012.

L'histoire est celle d'un jeune homme doué d'esprit mais dépourvu de beauté et de son pendant féminin qui est aussi gracieuse qu'apathique. L'auteur narre leur venue au monde et la perception qu'ils en ont, d'une telle clairvoyance que cela en est grandiose. Ce vocabulaire riche et si poétique propre à Amélie Nothomb ne peut que susciter des émotions. Le livre se lit d'une traite, effectivement il n'est pas long mais quand c'est Amélie on ne voudrait jamais qu'il s'arrête.  

Ma note 5/5