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La 3ème Loi de Newton de Jean-Luc Luciani - Lecture et chronique communes avec Loley du blog Le Shoot de Loley
Un roman sombre et nerveux !
C'est avec plaisir que j'ai commencé cette lecture avec Loley du blog Le Shoot de Loley sur La 3ème Loi de Newton de Jean-Luc Luciani paru aux éditions Aconitum en mai 2016 et j'en profite pour remercier Gaylord et David pour cette découverte. Lecture rapide sur ce court roman mais fort agréable de la partager avec ma complice Loley pour notre première LC.
Mon avis :
Alors je vous disais dans ma dernière Lecture Commune (avec David de C'est Contagieux ! ) sur Ce qu'il nous faut c'est un mort d'Hervé Commère) qu'il est difficile de laisser son imagination faire son merveilleux travail quand un des personnages porte votre prénom, d'autant plus quand il est plutôt rare. Ici c'est le prénom de mon cousin qui est utilisé (Mehdi) et qui a longtemps été associé au mien par mon grand-père dans une sorte de slogan "Mélie-Mehdi même combat" qui soulignait notre presque homonymie et notre propension aux bêtises. Donc là encore difficile de faire la part des choses, mais vu le sujet ce fut rapide.
Mehdi qui a vécu en cité a su, à force de volonté, se trouver un travail de chauffeur-livreur et loue un petit studio - comprenez simplement qu'il a pu échapper à la misère entretenue par les collectivités. Lors d'une soirée organisée par son ami d'enfance il retrouve une jeune femme de son âge (30 ans), Mounia qui a connu l'humiliation, la torture et le viol alors qu'elle avait 17 ans.
Mehdi en se remémorant la belle jeune fille insoumise qu'elle était et en voyant ce zombie livide et impavide devant lui décide de lui rendre justice car il connaît les quatre agresseurs.
L'auteur offre une alternance de chapitres entre le déroulement de la vengeance de Mehdi et celui du viol de Mounia, permettant d'alléger les émotions mais plus l'histoire avance et plus les deux montent crescendo et basculent dans la violence jusqu'à l'apothéose...
Chaque action engendre une réaction, le fameux effet boomerang et Mehdi compte bien établir la douloureuse et la faire payer aux ignobles profanateurs.
Le rythme est nerveux et la lecture rapide, l'on se plaît à encourager le jeune homme dans sa vendetta à mesure que l'on a conscience des horreurs subies par la jeune femme.
Un twist remarquable dans ce livre qui aurait amené ma note au même niveau que Loley si je ne l'avais pas vu venir.
L'avis de Loley :
Jean-Luc Luciani est un de ces auteurs qui savent introduire un roman avec souplesse et facilité. Vous avez l'impression très nette que vous pourriez ne le poser qu'une fois la dernière page tournée. J'ai tout de suite été à l'aise, je pense que ça tient au style, à l'écriture mais à l'auteur aussi.
Mehdi a réussi à quitter sa banlieue natale à l'aide de petits boulots, il vivote c'est pas la grande réussite. Un soir chez un vieux copain d'école il tombe sur Mounia, éteinte comme un légume, brisée par quatre hommes qui pendant des heures l'ont violée et torturée. Profondément touché par la jeune femme Mehdi décide de la venger, c'est une chance il connait les quatre noms...
C'est la zone, la banlieue avec ses petits branleurs qui pourrissent la vie des autres, on est plongé dans une ambiance glauque et pourtant réelle ici en France. Dans certains quartiers on baigne dans une mélasse visqueuse et nauséabonde dont il est difficile de se sortir.
Les tournantes dans les cités sont des faits qui me font vomir, je ne vais pas m'étendre sur mes pensées ça pourrait être long mais je donnerais beaucoup pour vaincre ce fléau. Éduquer le comportement des ces criminels n'est pas une mince affaire. Vous l'aurez compris le sujet m'arrache les tripes, me donne la haine et j'ai compté sur Mehdi pour m'apaiser, venger Mounia, victime d'ordures et comme un hommage venger toutes les femmes détruites par l'ignominie pure.
"Ces types ne méritent pas de vivre, crois-moi si je savais qui a fait ça, j'hésiterai pas à aller les buter !" Il est dommage d'en arriver à avoir de telles idées, parce qu'à la base la justice sert à punir les barbares et les criminels mais je ne peux m'empêcher de rêver de justiciers. Mehdi ce héros...
Je me suis posée des questions sur la construction du roman, il est extrêmement court, je me suis vue approcher de la fin très vite. Un peu comme on approche d'un mur accroché à une tyrolienne et je peux vous dire que le mur je l'ai pris en pleine face, j'ai cru pleurer, en miettes... Pour faire simple, challenge plus que réussi.
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Commentaires
Sujet difficile en effet mais bonne structure donc ça passe bien, avis positifs en effet, la fin pour moi baisse la note bien qu'elle soit réussie.