l'itinéraire d'une fille paumée au cœur de l'effroi...

En pleine nuit, une femme attend face au Panthéon, seule, un petit sac dans ses bras frêles qu'elle serre comme un étau. Cette femme, c'est Anna-Marie Caravelle, l'abominable, l'Affreuse Rouquine, la marginale.  
Voici son histoire.

Mon avis :

Petit avertissement sur la 4eme de couverture, ne la lisez pas, prenez d'autres avis mais évitez-la.

Un sac est le parcours d'une fille perdue. Nous la découvrons à la genèse de sa vie et la voyons grandir. Il faut le dire de suite, c'est un pur roman noir avec très peu de lumière.

Anna-Marie est née un peu par hasard et bien avant sa naissance son destin était tout tracé. Comment évoluer et s'épanouir quand on reçoit peu d'amour ? Comment trouver sa place quand personne ne vous la donne ?

C'est un peu cela la vie d'Anna-Marie, un accident de parcours où elle est ni aimée ni désirée.

Le roman est hypnotique à la première personne, nous sommes au cœur de l'émoi. Cela rend le récit tellement vrai et personnel. L'héroïne s'adresse directement à nous par moment et nous prend à témoin parfois.

Nous la sentons fragile. La bienséance voudrait qu'on la juge et pourtant nous ne le pouvons pas car nous sommes immergés dans son monde et nous avons l'impression que c'est le nôtre, que c'est notre vie que nous vivons, c'est très particulier.

Comme je le disais plus haut, l'auteur a pris le parti de nous prendre à témoin et a fait de nous, des complices d'Anna-Marie, comment dans ce cas lui jeter la pierre ?

Le thème de l'instinct maternel est aussi évoqué avec beaucoup de justesse et de franchisse. Une mère a-t-elle d'office ce sentiment, qui est selon l'avis de tous, inné.

Ce livre, c'est la vie crue, sans fard d'une âme paumée.

Que cache ce sac ? Pour le savoir, il suffit d'ouvrir le livre mais attention, vous ne pourrez plus le referme avant de savoir !